Jul 30, 2019
La Charte du Manden (également serment des chasseurs, charte du Mandé, charte de Kouroukan Foura ou Donsolu Kalikan), une déclaration des droits de l’homme de portée universelle, remontant à 1222, attribuée à la confrérie des chasseurs malinkés (une société africaine traditionnelle et initiatique), transmise par la tradition orale et retranscrite au milieu des années 60 par l’anthropologue et historien Youssouf Tata Cissé. Elle aurait été officiellement proclamée au Mali en 1236, au moment de l’avènement de l’empereur Soundiata, le fondateur de l’empire du Mali (et qui aura comme successeur le célèbre Mansa Musa qu’on verra dans un autre épisode).
Des historiens néo-conservateur dont le français Francis Simonis) en ont nié l’authenticité. Et Pourtant, en 2009, l’UNESCO a inscrit la Charte du Manden au patrimoine culturel immatériel de l’humanité.
Mon cliché africain du jour est une question : un peuple africain a donc proclamé cette déclaration universelleplusieurs siècles avant la reconnaissance de valeurs aujourd’hui « défendues » par le monde occidental, (tout au moins quand des intérêts financiers ne sont pas en jeu,). Comment ce même peuple a-t-il pu être traité de barbare, inculte et immobile depuis des siècles ? Est-ce parce qu’Elle est suffisamment dérangeante – aux yeux de ceux qui cherchent à démontrer l’infériorité intellectuelle et morale de l’Afrique et de sa diaspora et son prétendu attachement traditionnel à l’esclavage ? et vous, vous en pensez quoi ? je vous laisse y réfléchir, à vos clichés à vous, et à notre Afrique à tous. Et à demain, pour le prochain vol en Sankofa.